Jean Marie Beaupuy, Président du Mouvement Européen – Marne et ancien député européen, signe ce lundi 4 juin une tribune dans le journal L’Union. Il pointe le double langage des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, qui demande à la Commission de faire plus sans lui en donner les moyens suite à la sortie du Royaume-Uni.
Peut-on faire plus … beaucoup plus … avec moins ? C’est l’équation que les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ont posé à la Commission européenne.
Exigences et limites des chefs d’Etat et de gouvernement sur le budget
- D’une part, l’Union européenne est priée de trouver des solutions pour résoudre les problèmes tels que : renforcer les moyens de lutter contre les terrorisme, faire face aux défis du numérique, soutenir activement la Recherche, bâtir de nouvelles politiques et actions en faveur de l’emploi et de l’Europe sociale, avoir un véritable début d’engagement en matière de Défense, protéger efficacement nos frontières, lutter contre le réchauffement climatique, apporter de nouveaux soutiens aux secteurs industriels, etc.
- D’autre part, suite au départ programmé de la Grande-Bretagne, et surtout en raison du refus des chefs d’État d’apporter les financements correspondant à ces multiples demandes, le budget européen établi par la Commission européenne se trouve limité à 1279 milliards d’Euros pour la période 2021-2027.
Évidemment, pour faire face à cette contradiction, la Commission européenne a été conduite à réduire de 5% les budgets de la PAC et des Fonds de cohésion.
De nombreux ministres – dont le ministre français de l’agriculture – ont immédiatement, et fortement, réagi en s’élevant contre les projets de Bruxelles.
En fait, tous ces ministres étaient parfaitement au courant puisqu’ils avaient participé aux travaux préparatoires. De plus, les propositions de la Commission sont d’abord arithmétiques puisque les fonds alloués à la PAC et à la Cohésion représentent 70% du budget total. Donc, il ne reste que 30% pour toutes les autres actions, en particulier celles indiquées ci-dessus !
Mettre fin au double langage
Il est temps que les chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que leurs équipes assument leurs propres responsabilités et arrêtent de se défausser lâchement sur la Commission européenne. Face aux Populistes qui n’hésitent pas à mentir, tous les responsables politiques – dignes de leur fonction – devront avoir à cœur de mettre fin à cette pratique du double langage entre ce qu’ils disent et acceptent à Bruxelles et ce qu’ils proclament en revenant dans leur capitale.
Dans quelques mois débutera la précampagne des élections européennes du 26 mai 2019. Il sera essentiel de mettre fin à ce « bal des hypocrites » pour que les citoyens puissent avoir confiance dans les capacités de l’Union Européenne à apporter de bonnes réponses à leurs problèmes.