Suite aux élections parlementaires au Royaume-Uni, notre président Yves Bertoncini a été invité sur plusieurs plateaux pour discuter des résultats et des implications politiques pour le Royaume-Uni et l’Union européenne.
Dès le matin du 13 décembre, il est intervenu sur Cultures Monde, émission de France Culture à 11h20 à 12h ; en début d’après-midi il est intervenu dans le journal de France24 en français, puis en anglais. Il est de nouveau intervenu sur France 24 en anglais le 19 décembre.
Depuis le 23 juin 2016 les actualités ne cessent de parler des crises politiques en Grande Bretagne. Que veut-dire donc les résultats de ces élections ?
Selon Yves Bertoncini, la réussite du parti Conservateur suite aux élections est aussi un vote de confiance pour Boris Johnson et pour le Brexit. Pour lui : « ce qui va arriver fin janvier c’est un ‘Brexit institutionnel’. Cela veut dire qu’il y aura un période qui va durer jusqu’au moins fin 2020 où le RU ne sera plus impliqué de manière institutionnelle mais fera toujours partie de l’UE. On sera dans un status à la norvégienne ».
Pour la suite, il souligne que parmi les partisans du Brexit, il existe plusieurs positions : la plupart ont fait un choix souverainistes et identitaire, mais les libéraux souhaitant que le RU ait ses propres accords de libre-échange, tandis que les Bexiters populaires protectionnistes ont peur de la mondialisation. C’est justement ces deux camps qui vont devoir se mettre d’accord afin de définir la relation future entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. « On rentre dans le plat de résistance, on finit tout juste les hors d’œuvres. Quelle va être la relation finale entre l’UE et le Royaume-Uni ? »
C’est pendant ces discussions que les ennuis pourraient recommencer : comment dessiner la future relation avec l’UE et les Etats-Unis de Donald Trump ? »
Le président du Mouvement a exploré les complications qui suivront la finalisation de la sortie du Royaume-Uni de l’UE et notamment les conséquences pour les divers membres du Royaume-Uni. Par exemple, dans le cas de l’Ecosse, qui a voté majoritairement pour rester dans l’Union et dont les citoyens ont voté en masse pour le Scottish National Party, il est possible qu’ils demandent un référendum pour sortir du Royaume-Uni. « Tant qu’il y a un statut à la norvégienne, il est probable que l’Ecosse souhaite rester dans le RU. Par contre, s’il le RU se décide pour un statut avec l’UE qui ressemble à celui avec le Canada, alors l’Ecosse demandera l’organisation d’un référendum d’indépendance, c’est presque inéluctable ». Il faut aussi traiter la question de la frontière de l’Irlande du Nord avec la République d’Irlande. Encore une fois, si le RU se décide pour une relation avec l’UE comparable à celle établie avec le Canada, « il va falloir rétablir une frontière dure avec l’Irlande ».
Les prochaines échéances sont les votes sur l’accord final par Westminster et le Parlement européen. Ensuite, il faudra faire approuver la relation future. L’Union européenne entre donc dans une situation où il faudra faire approuver la relation future avec le Royaume-Uni par tous les 27 Etats-membres, ce qui en soit sera tout un défi. Au sein de l’Union, tous les Etats membres n’ont pas la même relation avec le Royaume-Uni et n’auront pas la même attitude à l’égard de la future relation avec lui.
En fin de compte, selon Yves Bertoncini, le Brexit qui aura lieu fin janvier est « un Brexit virtuel » ajoutant que « la première phase du Brexit était une phase légale, pour les avocats. La deuxième phase en est une pour les lobbies et les groupes d’intérêt. »
Pour écouter ou réécouter l’émission de France Culture cliquez ici et celle sur France 24 en anglais cliquez ici.