Pour revenir sur les enjeux du moment et commenter l’actualité européenne, RCF Loiret recevait François Zaragoza, Président du Mouvement Européen – Loiret. Brexit, élections européennes, Traité d’Aix-la-Chapelle et République de Macédoine du Nord étaient les sujets au programme de l’émission « L’antenne est à vous » présentée par Sophie Deschamps.
Brexit
Alors que le feuilleton du Brexit continue et que le Parlement britannique peine à s’accorder, un nouveau vote a eu lieu le 29 janvier 2019 afin d’amender l’accord de retrait négocié depuis près de 17 mois entre le gouvernement de Theresa May et la Commission européenne, représentée par Michel Barnier. La situation se complique davantage à mesure que l’échéance du 29 mars approche, date à laquelle surviendra la sortie brutale du Royaume-Uni de l’Union européenne si aucun accord n’est validé par le Parlement britannique d’ici là.
Pour François Zaragoza, ce vote représente le 2ème rendez-vous d’importance de ces derniers mois (le premier étant celui du 15 janvier où l’accord de retrait avait été largement rejeté par 432 voix contre 202). Il souligne que « l’un des problèmes majeurs soulevé par ce vote du 15 janvier est que la majorité ayant rejeté cet accord de retrait est hétérogène ». François Zaragoza précise que beaucoup s’opposent totalement à l’idée même d’un Brexit (comme le Parti travailliste), d’autres ne veulent pas d’un « Brexit édulcoré » qui limiterait la marge de manœuvre du pays, et certains, comme les parlementaires membres du parti unioniste démocrate, soutiennent Theresa May mais dans un but de partition de l’Irlande du Nord. Il n’y a aujourd’hui aucun consensus sur l’accord et les intérêts des différents partis sont très divergents, trop pour pouvoir s’accorder.
La peur d’un « no deal » occupe beaucoup les esprits selon François Zaragoza. A la question de Sophie Deschamps : est deuxième vote est-il possible et souhaitable, François Zaragoza répond que les Britanniques devront décider mais que les délais restreignent ses chances d’aboutir. Beaucoup de voix au Royaume-Uni et en Europe s’élèvent en faveur d’un tel référendum, encouragé par Angela Merkel et Emmanuel Macron. Mais selon l’invité de l’émission, cet accord de retrait, négocié durant 17 mois, n’est pas un document sans conséquence. En évoquant les paroles de Michel Barnier, François Zaragoza rappelle que cet accord était « l’ultime point auquel l’Europe pouvait arriver pour respecter les intérêts des deux parties ».
Au final, l’enseignement positif du Brexit reste la cohésion avec laquelle les 27 ont négocié avec le Royaume-Uni. Pour Zaragoza, « les 27 ont été unanimes de façon constante ».
Traité d’Aix-la-Chapelle
Signé le 22 janvier, le traité d’Aix-la-Chapelle a fait couler beaucoup d’encre. Pour François Zaragoza, il est plus qu’un symbole. Alors que le traité de l’Elysée signé en 1963 par le Général De Gaulle et Konrad Adenauer était centré sur la réconciliation, celui du 22 janvier a mis en avant la coopération et la coordination entre l’Allemagne et la France, tant au niveau européen que mondial. Détourné à de nombreuses reprises, le souhait de la France d’appuyer son voisin sur les enjeux internationaux s’est notamment concrétisé dans le traité par la volonté de soutenir l’Allemagne dans sa quête d’un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Elections européennes, abstention et montée des nationalismes
Pour le Président du Mouvement Européen – Loiret, il y a un lien très fort entre ces trois enjeux. Critique envers les hommes politiques français, il explique que pour lui, ils n’ont pas « pris la mesure du niveau européen et sont restés au niveau national ». Et pour ceux qui en sont sortis, ils ont constamment essayé de construire un modèle européen sur le modèle français. Alors que les élections européennes devraient rassembler, elles finissent par diviser et servent à sanctionner des politiques nationales. De ce fait, la faible participation aux élections européennes « enlève de la légitimité au Parlement européen alors qu’il devrait être fort face à la Commission européenne et aux Etats ».
La République de Macédoine du Nord
Pour clôturer l’émission, François Zaragoza aborde la décision de ratification par le Parlement grec du changement de nom de la Macédoine pour la « République de Macédoine du Nord », une décision sage qui augmente le crédit et la légitimité d’Alexis Tsípras et lui donne, selon Zaragoza, une « stature de chef d’Etat ».