Alors que le Parlement britannique doit examiner puis voter pour ou contre l’accord signé par les dirigeants européens dimanche 25 novembre dernier, les questions sur l’issue de ce divorce se bousculent. Le Président du Mouvement Européen – France était sur le plateau de 28 minutes sur Arte, aux côtés de David Chazan, journaliste britannique indépendant et de Marie Dancer, cheffe adjointe du service Economie au quotidien La Croix pour analyser la situation.
Une unité interne face aux enjeux externes
Face aux enjeux soulevés par le Brexit, les Européens ont affiché une grande cohésion interne, Yves Bertoncini constate que « à court terme, il y a une grande unité des Européens dictée par le contexte extérieur, Trump, Poutine et les autres défis ». Pourtant, il émet des réserves sur la possibilité de maintenir cette solidarité durant la période de transition prévue jusqu’à fin 2020 : « L’unité était facile à construire, mais lorsqu’il faudra passer de l’Union au pacs, ce sera plus difficile ».
Le couple Royaume-Uni / Union européen : « Il y avait un malaise depuis le début »
Yves Bertoncini explique qu’entre les Européens et les Britanniques « c’était un mariage d’intérêt, qui n’a jamais été un mariage d’amour car il y avait un malaise depuis le début », avant de rappeler l’opposition initiale du général de Gaulle à l’entrée des Britanniques qu’il considérait trop éloignés des Européens.
En effet, les Britanniques n’ont jamais été pleinement intégrés dans l’Union européenne, selon le Président du Mouvement Européen, qui rappelle que « deux ans après leur entrée, ils ont fait un référendum sur l’adhésion à l’Union européenne, puis le malaise à continuer avec I want my money back de Margaret Thatcher. Au fond, les Britanniques avaient un traitement sur mesure avec des clauses d’exceptions ».
Le malaise est soldé par un Brexit pour Yves Bertoncini, qui ne voit pourtant pas cela comme la fin de la relation entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne : « Les Britanniques vont quitter l’Union européenne mais ne vont pas quitter l’Europe ». Effectivement, il explique qu’il faudra « négocier un partenariat économique avec eux, un partenariat stratégique, en matière de sécurité » car le Royaume-Uni est un acteur très central, y compris dans le contexte géopolitique actuel.
Fabriquer une Europe de la coopération plus simplement, c’est une possibilité ?
Pour Yves Bertoncini, la solution aux défis extérieurs ne peut être qu’européenne, mais pour cela « il va falloir essayer de trouver à 27 le ressort pour aller plus loin ensemble et regarder le monde ». Ce sont les enjeux extérieurs : le changement climatique, le terrorisme, la sécurité qui souderont d’avantage les européens.
Mais la tâche est loin d’être facile puisque si les europhobes ont décidé de quitter l’Europe, les eurosceptiques sont toujours présents, explique le Président du Mouvement Européen qui constate que « le Brexit n’a pas fait taire les eurosceptiques, il y en a partout en Europe. Chaque peuple est eurosceptique à sa manière, et réconcilier tout cela va prendre du temps ».